Tango du nord de l'âme de Luc Baba
(Ed. M.E.O., 2012, 96p.)
Des poèmes denses et écrits sur et au pourtour de la ville, chantée, dans ses replis, ses creux, ses larmes, ses pas, qu'un vrai poète anime en beautés renouvelées d'images qui donnent sens et voie.
De qui parler si ce n'est d'un passant dérisoire? Quelqu'un qui n'aurait d'autre passé qu'un « sang doux d'un pitre », flairant « au chandail noir des oiseaux/ ...une injure de Dieu »?
La beauté naît de quelques vers où l'art est de changer l'habituel comme changer « l'air en vin ».
Les métaphores sont drues, coupantes :
« Le rire
Est son fauteuil roulant ».
C'est un univers de créneaux pauvres, où « le soir en porte d'acier » ne porte guère « L'homme du trottoir », ce pauvre passant « sourd Aux fenêtres de sa conscience ».
Cet « homme d'en bas » , jacklondonien en diable (cf. People of the abyss), n'a ni futur ni visage, bien à l'image des dévoyés d'aujourd'hui, sans ressources, laissés-pour-mécomptes.
Une lucidité jusqu'à la lie le décrit dans « un bal musqué des hommes sans tain », tellement transparents qu'on les traverse sans les voir, sans place, sans rien.
http://www.maisondelapoesie.be/chronique/chronique.php?id=349
( chronique d'Eric Brogniet )
http://revue-texture.fr/spip.php?article491
( chronique de Jean-Luc Wauthier )
( chronique d'Eric Brogniet )
http://revue-texture.fr/spip.php?article491
( chronique de Jean-Luc Wauthier )
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