samedi 13 octobre 2018


Les mots de Philippe Leucks 

à propos des "chroniques d'une échappée belle"

Luc Baba raconte la douleur, l'hôpital, le vertige, avec poésie, élégance, en petits chapitres clairs.
Sa chronique vaut par la lumière intense que les mots posent sur un monde abrupt (la maladie l'est toujours), ouvert (à l'aune du regard de Lili qui l'a adopté comme deuxième père), saisissable (puisque la langue s'apprend comme l'eau que le malade doit raisonnablement prendre, comme l'air à respirer), prégnant (les mots suffiront-ils à découdre la blessure?).
Parmi tous les livres en souffrance (et combien, et beaucoup trop pour mes yeux), ce témoignage au beau titre (on l'a "échappé belle", cri du coeur) s'insinue loin, fait place aux fleurs (ces orchidées d'un Prix de poésie décerné par l'A.E.B., le Delaby-Mourmaux, qu'il cite en p.25, reçu , au Sénat, pour un beau livre paru aux éditions M.E.O. - et j'en suis témoin direct, puisque je le présentai alors ), à la mer, au vent reconstructeur, à la musique (et combien, le poète romancier est chanteur, fan d'Arno, du Boss...).
Le livre remue parce qu'il est vécu d'un intérieur douloureux et partageable : qui n'a vécu, souffert, éprouvé l'hôpital, la maladie?
L'auteur sait doser souffrances et éclaircies, et l'éclairage sentimental ou amoureux, le sourire de Lili, la vie "devant soi" offrent au lecteur l'occasion de se repencher sur la gravité légère du monde, sa légèreté grave.
( texte à paraître dans LES BELLES PHRASES)
Philippe Leuckx