samedi 23 mai 2020

Le pays des arts...

est peuplé de grands égos, marchands de peu de choses, bien éloignés d'une idée de la vie commune que les arbres nourrissent par les réseaux cachés de leurs racines. À vouloir tirer son épingle du jeu, on se pique le doigt, on s'endort à soi-même. Et puis? Quand cela devient la raison d'écrire ou de jouer du pipeau, la fatuité colle aux pages et aux voix. 
On reconnaît les grands égos, ils aiment ceux qui les couvrent de fleurs, et méprisent les autres. 
Non, ce n'est pas un cirque. Le cirque, lui, amuse les enfants.
Peut-être une déchetterie de sens, de causes et de valeurs.
Pourtant, la force de s'unir n'est pas un slogan creux, quand il ne s'agit pas d'unir des ignorances ou des militaires.
Il me plairait beaucoup que cette époque de souffle à retrouver s'inspire d'une camaraderie d'esprit, s'ouvre à l'échange, il me plairait qu'au pays des arts, l'autre créateur soit une espérance, et non un concurrent. Il me plaît de sentir vibrer l'urgence d'utiliser les épingles du jeu sur un métier commun, pour s'occuper à coudre du lien. Comme font les arbres d'une même forêt. Que le vent porte alors les paroles innombrables dans les rues. Que le propos soit devant l'homme, et l'art devant l'artiste. Que nous soyons frères et sœurs d'ombre, afin de laisser dans la lumière un essentiel qui nous dépasse.