mardi 10 décembre 2019


Fin des deux concerts de lancement, autour du cd "comme à Ostende".

Inoubliables pour toute l'équipe.

PROCHAINEMENT :

mon duo avec Quentin Léonard reprend du service.
A l'affiche : "tu parles" et "Brel, Brassens, Ferré, tu connais?"

Dates et lieux à suivre… 

lundi 30 septembre 2019




Le 12 octobre 19 au Château de Péralta à 20h



Adresse du jour : Château de Péralta, Centre culturel Ourthe et Meuse, rue de l'Hôtel de Ville 6, 4031 Liège

Réservation : ccom@proximus.be / 04 366 10 61

Tarif : 18 € en tarif plein / 12 € pour les enfants -12 ans, étudiants et demandeurs d’emploi.


Dix-huit titres coups de cœur agrémentés d’extraits poignants de Benoit Misère, unique roman de Léo, chef-d’œuvre autobiographique méconnu.

Les chansons et les textes sont interprétés par Luc Baba. Sur scène, il est accompagné de musiciens d’exception : le guitariste Guy Lukowski, le pianiste Jean-Marie Dzuba, le contrebassiste Francis Danloy et le violoncelliste Loïc Duchêne. Le cd, enregistré par les cinq protagonistes au studio 96k, sera disponible lors du concert.

                                                                         

À l’occasion du lancement de la tournée, des photos de Léo Ferré seront exposées. Elles sont signées Hubert Grooteclaes et sont aimablement mises à disposition par la famille du photographe liégeois.
Exposition visible dès la fin du spectacle.

vendredi 12 juillet 2019



Reprise de l'écriture de "l'arbre d'oubli",

une saga familiale couvrant 2 siècles d'histoire. 

Ayo est enlevé au Dahomey, en 1803, embarqué sur un navire négrier. 210 ans plus tard, James Williams, professeur à la retraite, s'interroge sur son passé. Une enquête l'emmène sur les traces de ses ancêtres, dont un certain Sandy, qui servit le jeune Sam Clemens ( Mark Twain de son nom de plume) à Hannibal, dans le Missouri. 

  • extrait

Ouidah/1803



Ils traversèrent de longues terres inconnues, les poignets et la nuque meurtris par le carcan. Parfois,  les soldats se gavaient de goyaves et de papayes sous leurs yeux, et l’un d’eux versait de l’eau tiède entre les lèvres blanchies des prisonniers.

          Après trois jours de marche, ils arrivèrent à Ouidah, porte de l’océan. C’était une après-midi torride, la forêt craquait, les mouches butinaient le point des yeux.

          Autour de la ville s’élevaient trois forts surmontés d’un drapeau, d’une cloche sinistre et d’un vautour. A côté du pavillon portugais flottait un drapeau neuf annonçant la présence d’esclaves à vendre. Les soldats poussèrent les lots dans un cachot puant où rampaient des iules grandes comme la main. Une trentaine d’hommes y croupissaient déjà, des voleurs pour la plupart, un assassin, un Prince, et le fils d’un chef.

          La joue contre un grillage de bois noir, Ayo regarda le grand arbre de la cour. Dans l’ombre, un capitaine et ses lieutenants échangeaient des feuilles de papier. Ils se levèrent soudain pour saluer un vieillard vêtu de satin et chevauchant une carne grise. C’était le yovogan, ministre des blancs, patron du commerce des esclaves. Maigre d’avoir perdu le peu d’humanité qu’il avait dû connaître enfant, il était pourtant apprécié jusqu’aux déserts. Héros parce qu’il offrait, selon ses propres mots, un fauteuil d’or à la civilisation.

          Ayo observait chaque mouvement, rongé par une peur que chacun ressentait : celle d’être embarqué sur un bateau où il finirait découpé et salé pour nourrir les marins.

          A l’aurore, un officier vint les mettre debout en quelques beuglements. Escortés par deux soldats armés de mousquets, ils furent emmenés hors du fort, croisèrent un missionnaire qui leur sourit avant de prier, la bouche enfouie dans le creux de ses mains, puis des villageois ivres de rhum. Ils arrivèrent sur une place où le capitaine les rejoignit, accompagné d’hommes lourds et suants. A l’écart se trouvaient les enfants nus poussés en grappes, et les femmes au sexe caché, Yewande parmi elles, qui le vit et leva la tête. Son regard défiait le monde, il disait qu’on ne perd jamais tout.

          Deux hommes poussèrent Ayo sur les planches du comptoir où déambulaient le négociant et un médecin. Ils vérifièrent que la mâchoire fût solide, le muscle ferme, le dos droit, l’œil clair. Les instruments de mesure le scrutèrent, et le regard du Capitaine le transperça. Visiblement, la marchandise lui plaisait, il épongeait son visage rôti, acquiesçait d’un signe et claquait des doigts.

          D’un coup de chicot sur les cuisses, il fit courir un garçon de quinze ans qui devait lui sembler fragile, puis ils furent tous affublés d’une muselière pour le marquage au fer, question d’éviter les cris. Enfin, on les poussa par lots de trois vers une table où d’autres blancs causaient, leurs doigts montrant des chiffres.

          Enchaînés à nouveau, ils furent entassés dans des baraques, juste le temps de voir l’horizon, le bleu nuit, un bateau amarré aux voiles basses, tendu de cordes. Puis rien, la puanteur et les gémissements.

samedi 1 juin 2019


Hommage à Léo Ferré

- Westland Music /  Luc Baiwir Productions -


Un premier album aux origines improbables, 

rassemblant quelques musiciens d'exception.

Je lui consacre une page prochainement, 

avec un titre en cadeau, son histoire, et quelques anecdotes.


Disponible dès le 7 juin 19.



lundi 29 avril 2019

A PARAITRE en 2019


Nous serons heureux

Collection " La Traversée " / éd Weyrich

Cette collection est un projet ambitieux qui a vu le jour en mai 2010. Elle rassemble des romans destinés aux adultes en alphabétisation, en apprentissage du français, plus largement à tout public désireux de lire des romans écrits simplement.  Cette collection, dénommée « la Traversée » qui fut récompensée par le prix du projet social en 2015 m’a offert l’une des plus belles aventures littéraires qu’il m’ait été donné de vivre. C’est une merveille dans sa conception, un pari réussi, exemplaire, un projet citoyen modèle auquel je suis honoré d’avoir participé. 

Le principe est d'écrire dans un style très simple, en tenant compte des retours du public cible. 


EXTRAIT


Chapitre 13 - Cathy
           
          Jean sonne plusieurs fois à la porte de Cathy. Il pense : « Elle va ouvrir, elle va ouvrir. Elle m’aime, elle va ouvrir. »
          Il voit de la lumière, dans la chambre. Mais elle ne se montre pas.
          Il sonne encore. Le doute vient. Maintenant, il frappe la porte des deux mains, sonne encore.
          - Cathy ! Ouvre !
          Toujours rien.
          - Ouvre, allez !
          Mais c’est la fenêtre de la salle de bains qui s’ouvre. Pas la porte.
          - Tu veux quoi ? crie-t-elle.
          - Te parler. Je vais lire les poèmes chez les gens.
          La fenêtre est encore ouverte, mais Cathy n’est plus là. Soudain, elle se montre et se penche. Elle passe une main par la fenêtre et verse une grande tasse d’eau sur sa tête.
          - Oh ! se fâche-t-il. Pourquoi tu fais ça ? Cathy !
          Vite, il sort ses mouchoirs en papier, s’essuie le front et les cheveux. Il a envie de pleurer, maintenant.
          - Cathy ! Ma chérie, pourquoi tu fais ça ? Ouvre, merde !
          Rien. Silence. La fenêtre de la salle de bains est fermée. La lumière s’éteint.
          - Cathy, je vais lire ! J’ai changé d’avis, je vais les lire, les poèmes ! Ouvre !
          Il écoute, l’oreille contre la porte. Il entend des bruits de pas.  La porte s’ouvre. Cathy observe son homme d’un regard méchant. Puis elle regarde ses yeux tristes et ses cheveux en l’air. L’eau coule encore sur son front. Et maintenant elle rit.
          - C’est pas drôle, dit Jean. C’est pas drôle. Cathy. Pardon.
          Elle devient sérieuse, le regarde encore.
          - Entre, imbécile, dit-elle lentement.
          Il la suit, pas fier. Cathy lui lance un torchon, et Jean sèche son visage.
          - J’ai fait de la soupe, dit-elle.
          Jean s’arrête. Il a peur. Que veut-elle faire avec la soupe ? La verser sur sa tête ?
          - Alors ? demande-t-elle.
          - Alors quoi ? demande-t-il.
          - Tu en veux ?
          - De la soupe ? demande Jean. Mais pour quoi faire ?
- Manger. Tu veux faire quoi d’autre avec de la soupe ?











vendredi 19 avril 2019


"Découverte de Chroniques d’une échappée belle, le dernier récit de Luc Baba (prix Marcel Thiry 2018), d'Elephant Island ( Belfond - prix Gauchez-Philippot 2017 ), et du recueil BelgiqueS ( éd. KER ) Des extraits seront rendus vivants par leur lecture dans les lieux où ils se déroulent. Une balade animée par Guy Delhasse accompagné de l’actrice Mireille Bailly va permettre à tous et toutes de faire connaissance avec un romancier sensible, lucide et désireux de partager une passion pour l’écriture de sa ville." ( Théâtre de Liège ) 
samedi 27/04/2019 /  16:00 » 18:00  /   5 € | Terrain plat, accessible aux PMR
www.theatredeliege.be | Informations : +32 4 342 00 00

 A propos des chroniques : 
( https://www.babelio.com/livres/Baba-Chroniques-dune-Echappee-Belle/1049290 ) 
« Luc Baba est un écrivain poète, de ceux qui écrivent des histoires en sculptant les mots. Ici, il met son écriture au service des chroniques d'une expérience médicale qui l'a amené aux portes de la mort et qui lui a enseigné l'évidence de la vie. Ou peut-être est-ce l'expérience de la fatalité et de l'envie de vivre qui se met à nourrir son écriture d'une joie simple, d'une lucidité qui rend chaque phrase vibrante et touchante. Ou peut-être a-t-il été touché et vibre-t-il encore dans sa chair et parvient-il à nous le transmettre avec sa belle langue si simple et si soignée. Voilà, Luc Baba est sain et sauf et ses chroniques prennent soin de leurs lecteurs, soin de la poésie, soin de la vie. »