vendredi 9 mars 2018

Les "chroniques d'une échappée belle" sont disponibles.

Avec une première critique, signée Claude Donnay. 

http://bleudencreeditions-revue.over-blog.com/2018/03/luc-baba-chroniques-d-une-echappee-belle-ed.maelstrom-reevolution.html 


Luc BABA  Chroniques d’une échappée belle
MaelstrÖm reevolution,2018, 123 p, 14 €
Dans ce beau livre, Luc Baba nous raconte une période difficile de sa vie, où la mort va le frôler de son aile.  L’argument du récit est clair.  Reste à le mettre en œuvre, et Luc Baba y réussit au-delà de toute espérance.
 « Chroniques d’une échappée belle », le titre à lui seul résume le livre.  Il s’agit bien de « chroniques », c’est-à-dire de morceaux de temps consignés dans les pages d’un carnet, qui accompagne l’auteur tout au long de son chemin de croix.  Quant à l’ »échappée belle », elle contient toute la lumière du renouveau autant que le soulagement et la gratitude pour ce sursis merveilleux.
 Après un roman remarqué « Elephant Island » chez Belfond, Luc Baba retrouve un éditeur à taille humaine, comme il le dit lui-même, et vraiment le choix de MaelstrÖm reevolution est parfait, car on connaît l’ambiance et le respect des auteurs de cette maison d’édition bruxelloise.  Ce livre, je l’ai dit, raconte une histoire, l’histoire d’une chute, l’histoire d’une lutte, mais surtout aussi l’histoire d’une (re)naissance.  Le récit nous dit la souffrance quand elle devient insoutenable, les interrogations qu’elle suscite, mais aussi les grandes victoires quand le corps finit par accepter « trois gorgées d’eau ».
 « Je pense que le sanglot, c’est la mer qui remonte en mes yeux à travers les guitares », dit l’écrivain-poète.  Avec la maladie, le monde gagne en présence.  Le narrateur est « entouré » de mains, de regards, de voix, et puis des mots, des gestes, des orchidées…
« Ce que je cherche dans les grands couloirs, ce sont des yeux, puisque le vivant frémit entre les paupières ».
Peu à peu Luc Baba revient à l’essentiel, à la base même de ce qui fait sens dans la vie.  Sa relation  avec Lili, la petite fille de sa compagne, prend une ampleur plus conséquente encore.  Lili montre au narrateur combien il compte pour elle : « Lili dit je t’aime à son papa, et garde pour moi, les détours, les tournures, les petits tours de mots.  Je ne perds pas au change, et elle ne trahit pas. ».  Elle a offert un carnet à Luc pour écrire, comme si elle connaissait le pouvoir magique de l’écriture, quand la vie s’essouffle.
Et il est vrai que Luc Baba signe dans ce livre des pages magnifiques sur l’écriture.  Je retiendrai simplement ce paragraphe à la fin du livre :
« J’écris parce que je ne suis pas violoniste.  Dans un bon vertige vers le haut, je lève l’ancre, et je deviens la voix d’un cri qui me dépasse, quand j’admets que je ne sais rien ».
 Ces quelques lignes permettent de se faire une idée de la beauté du style de l’auteur, et que dire des images originales (d’un poète) et de cette capacité à nulle autre pareille de parler des oiseaux, de la mer, des sentiments humains…
Monsieur Baba, ce livre est un enchantement pour les lecteurs.  Que puis-je vous souhaiter sinon que la vie – cette vie que vous irradiez – soit longtemps encore avec vous ! »